Situé non loin de Soleure, ce parc tout en longueur fait partie du site de l’ancienne usine de cellulose Attisholz. Il se trouve au sud de l’Aar, en face des anciens bâtiments de l’usine, qui doivent à l’avenir être transformés en un quartier urbain mixte. À l’arrière, là où se trouvait un gigantesque entrepôt de bois, de grands bâtiments annoncent l’émergence d’une nouvelle zone industrielle. À l’ouest se trouve l’embouchure de l’Emme, à l’est un terrain de golf: c’est à la fois un espace urbain et un élément du paysage caractéristique du Pied du Jura. Entre haute technologie et monument industriel, il doit répondre à des exigences diverses et antagonistes. Celles-ci vont de la revalorisation écologique de la rivière au drainage à forte charge de la zone industrielle et à la satisfaction des besoins en matière de loisirs et de remise en forme.
Une promenade gravillonnée, qui fait partie des pistes cyclables nationales, constitue l’épine dorsale. Elle est longée par une bordure d’arbres qui se dilate à certains endroits afin de pouvoir être reliée à des bosquets existants ou futurs. L’autre côté de la promenade longe les berges densément boisées, où des «fenêtres» ont été ouvertes à deux endroits, de sorte que, depuis le chemin surélevé, la vue sur l’Aar et l’architecture industrielle de l’ancienne usine s’ouvre par moment. Un petit sentier discret longe le rivage, mais les fenêtres évoquées ci-dessus ne cessent de rappeler le rôle essentiel joué par l’art dans ce paysage d’amélioration foncière – malgré les castors et les martins-pêcheurs.
La plus grande de ces fenêtres est la nouvelle Attisholzplatz, au croisement de l’Aar. Ici, la démolition d’un bâtiment a permis de dégager l’accès au pont et de mettre en valeur l’ancienne cantine, qui abrite aujourd’hui un restaurant public. Fixé par un filet de bandes de béton, le sol a été terrassé de manière à ce que la place s’ouvre sur l’eau tel un vaste escalier ouvert. Mais la partie la plus spectaculaire du parc est sans aucun doute l’ancienne station d’épuration, dont les immenses bassins en béton abritent divers jardins. En quelques interventions seulement, l’infrastructure est devenue à la fois une sculpture de plain-pied, un lieu de détente et un terrain de jeu et elle regorge de possibilités et de surprises.