L’exécution est l’étape la plus importante pour la réussite d’une construction en béton de parement.
L’exécution est l’étape la plus importante pour la réussite d’une construction en béton de parement.
Seuls les points concernant spécifiquement le béton de parement seront abordés ci-après. Les autres dispositions applicables à tous les travaux de bétonnage (p. ex. les prescriptions des normes) doivent également être respectées (cf. également la documentation à la rubrique Service).
Composition du béton : elle doit être optimisée et adaptée en fonction des exigences. Une fois déterminée et mise en place avec succès, une composition de béton doit être seulement adaptée aux conditions météorologiques pendant la construction. Modifier le rapport eau/ciment entraîne précisément des variations dans le ton du gris. La consistance convenue doit être vérifiée à chaque livraison. Il ne faut en aucun cas ajouter de l’eau sur le chantier!
Le rapport eau/ciment et la température du béton frais doivent être identiques pour tous les lots afin d’éviter les différences de luminosité de la teinte.
Les coffrages sont des formes creuses dans lesquelles on coule le béton liquide et que l’on retire lorsque le béton a durci. Le coffrage doit être propre, stable, étanche et de dimensions précises afin de résister à la pression dynamique élevée lors de la mise en place du béton frais. Le coffrage peut être en bois, acier, aluminium ou plastique.
Coffrages absorbants et non absorbants
Il existe des coffrages absorbants et non absorbants. En fonction du béton utilisé et de la porosité souhaitée, il faut choisir la peau de coffrage adéquate. Il est également important de savoir si un coffrage est utilisé une ou plusieurs fois. Ainsi, par exemple, les coffrages absorbants perdent leur pouvoir d’absorption, ce qui donne lieu à un béton plus clair. Il faut donc éviter de combiner des coffrages neufs et anciens.
Coffrages sales ou non étanches
Il faut veiller à ce que les coffrages soient propres et ne présentent pas de différences de teinte, de traces de rouille ou analogues, car cela se reflète sur le béton. Les coffrages doivent également être étanches afin d’éviter le ressuage, la modification du rapport eau/ciment que cela entraîne et les différences de teinte qui en résultent.
Les agents de démoulage assurent un décoffrage net des surfaces de béton pour éviter des dégâts aux endroits délicats, tels que les arêtes et les angles. Un film de séparation empêche le contact entre la peau du coffrage et le béton frais. Utiliser le bon agent de démoulage revêt une importance considérable pour la qualité de la surface de béton, en particulier pour le béton de parement.
Les agents de démoulage sont nécessaires pour pouvoir détacher facilement le coffrage du béton. Ils doivent être dosés et utilisés conformément aux instructions du fabricant, car une mauvaise utilisation entraîne des différences de teinte.
L’armature désigne les tiges et les treillis en acier ou les fibres qui sont incorporés dans le béton pour absorber les forces de traction. Un plan de ferraillage est établi pour la pose de l’armature. L’armature sert à renforcer le comportement porteur en liaison avec le béton. Le béton peut absorber les forces de pression, les forces de traction et de flexion doivent quant à elles être absorbées par une armature.
Il faut surtout éviter que des traces de rouille (cf. Prévenir des défauts de teinte) n’altèrent ultérieurement la surface apparente. Pour les faces inférieures de dalles, cela signifie que le coffrage doit être exempt d’eau contenant de la rouille avant la mise en place du béton.
De plus, les fers d’attente des parois doivent être enduits de laitance de ciment ou protégés des précipitations par une feuille plastique. Même les ligatures de fixation de l’armature montées négligemment peuvent entraîner des taches de rouille gênantes. Par conséquent, les ligatures de fixation doivent toujours être recourbées à l’opposé de la surface de coffrage.
L’enrobage des armatures requis par la norme (cf. Prévenir les corrosions des fers) doit être respecté et doit être augmenté en conséquence en cas de traitement mécanique ultérieur de la surface. Les cales utilisées à cet effet doivent être assorties à la teinte du béton.
Même la mise en place du béton dans le coffrage peut influencer de manière significative la qualité ultérieure du béton.
Pour réaliser des parois, le béton doit être mis en place en couches régulières d’une hauteur ≤ 50 cm. Dans le cas de petits éléments ou d’une armature dense, cette hauteur est ramenée à 30 cm. Le béton ne doit pas être coulé d’une trop grande hauteur pour éviter qu’il se démélange lors de l’impact (cf. Prévenir les nids de gravier) et les projections incontrôlées sur le coffrage ; la hauteur de chute doit être limitée à 1 m au maximum. Pour les éléments dont les dimensions dépassent cette hauteur, il convient d’utiliser des goulottes ou des tuyaux flexibles fixés à la benne à béton.
Lors du compactage du béton, l’air est chassé par agitation et mélange.
Ce processus permet de chasser l’air qui est entré dans le béton lors du malaxage et de la mise en place. La durée et la performance du compactage dépendent de la consistance du béton. Le compactage doit être uniforme et être effectué en petites couches ; les marques sur le pervibrateur facilitent le maintien de la profondeur d’immersion. L’écartement des points d’immersion doit correspondre à entre 8 et 10 fois le diamètre du pervibrateur. La couche supérieure peut faire l’objet d’un compactage supplémentaire afin de compacter davantage cette zone qui tend à être plus poreuse. Cependant, le compactage supplémentaire requiert de l’expérience car un apport d’énergie excessif peut conduire au démélange du béton (cf. Prévenir le ressuage, Prévenir les nids de gravier).
Grâce au compactage et au durcissement, le béton acquiert sa résistance.
Il est important que tous les éléments restent coffrés pendant la même durée (généralement 2 à 5 jours), car la durée de coffrage peut influencer la teinte. Pour la même raison, chaque élément doit être entièrement décoffré en une seule opération. Les surfaces décoffrées doivent être maintenues dégagées (ne pas y appuyer de matériel) afin de ne pas compromettre l’hydratation.
La cure du béton frais est absolument nécessaire. L’eau à la surface ne doit pas s’évaporer car elle est nécessaire pour hydrater le ciment. Maintenir le béton humide ou le couvrir peut empêcher la dessiccation.
Le béton se dilate à la chaleur et se contracte au froid. Cependant, comme il s’agit d’un matériau fragile, il peut se fissurer si les différences de température entre la surface et l’intérieur de l’élément sont trop importantes (cf. Prévenir les fissures).
Le ciment a besoin d’eau pour l’hydratation, c’est pourquoi le béton fraîchement mis en place doit être protégé de la dessiccation (soleil, vent). La structure du béton jeune en cours de durcissement est sensible aux vibrations et aux contraintes prématurées.
La cure du béton est donc de la plus haute importance. Dans le cas des parois, il est possible de les envelopper au préalable de feuilles plastiques pour garder le béton humide. Cela crée une enceinte humide qui permet l’hydratation du ciment. Cependant, les feuilles ne doivent pas toucher le béton car la condensation provoque des efflorescences (cf. Prévenir les efflorescences et concrétions de calcaire), et il ne doit y avoir aucun courant d’air à l’intérieur de l’enveloppe. Selon les conditions de température, il est possible de chauffer l’intérieur de l’enveloppe.
La durée de la cure dépend des conditions météorologiques, de l’évolution de la résistance du béton et de la géométrie de l’élément : elle est de 5 à 10 jours, mais peut durer plus longtemps lorsqu’il fait froid. Ce temps doit être planifié dès le début et ne doit pas servir de marge en cas de problèmes de délai ! Si le béton de parement ne fait pas l’objet d’une cure, il présentera des défauts esthétiques et mécaniques dont l’élimination prendra plus de temps et coûtera plus cher qu’une cure bien réalisée.
Les conditions météorologiques qui règnent lors du bétonnage peuvent influer sur la qualité du béton – cela est particulièrement vrai pour le béton de parement. Il faut donc éviter de bétonner en cas de températures extérieures extrêmement froides ou chaudes.
La pluie peut localement augmenter la teneur en eau du béton non protégé, affaiblir sa structure et entraîner des variations dans le ton du gris (cf. Prévenir les variations dans le ton du gris; n'existe qu'en allemand). Il faut donc toujours maintenir le béton à l’abri des précipitations ou aspirer l’eau. Si le froid est trop vif, le béton frais peut geler, ce qui altèrera sa structure, fera apparaître des efflorescences de chaux à la surface et fera considérablement varier le ton du gris. Si la température de l’air est inférieure à + 5 °C, il faut renoncer à fabriquer des éléments en béton de parement. Cette restriction peut, elle aussi, allonger considérablement la durée du chantier ! À l’inverse, une chaleur excessive accélère la prise et la dessiccation du béton. La limite supérieure de la température de l’air est de + 30 °C, mais la température du béton frais ne doit pas dépasser + 25 °C.
Il convient, si possible, de protéger les surfaces délicates sur les chantiers.
Le risque de dommages mécaniques peut être élevé sur les chantiers. Il faut donc protéger les arêtes vives avec une protection adaptée (cf. Prévenir les dégâts aux arêtes; n'existe qu'en allemand) et couvrir les surfaces délicates.
Parfois, il est également nécessaire de souligner explicitement qu’il est interdit de percer dans le béton. Il convient de sensibiliser en conséquence les artisans qui suivent le gros-œuvre.